- MÜLLER (L.)
- MÜLLER (L.)MÜLLER LUDWIG (1883-1946)Aumônier militaire, Ludwig Müller est un des premiers chrétiens à adhérer au parti nazi. Dès l’accession de Hitler au pouvoir, le problème des relations de l’Église protestante avec les nazis se pose avec une intensité dramatique croissante. Le 26 avril 1933, Hitler le nomme comme son «homme de confiance et plénipotentiaire pour les questions concernant l’Église protestante». Au mois de mai, les chrétiens allemands et l’Église confessante doivent procéder à l’élection d’un «évêque du Reich» qui sera mis à la tête de toutes les Églises protestantes. Le candidat de l’Église confessante, le pasteur Bodelschwingh, est élu contre celui des chrétiens allemands, Ludwig Müller.À peine est-il entré en fonction que les chrétiens allemands, soutenus par les SA, organisent des manifestations de protestation contre l’évêque du Reich. Tant et si bien que Bodelschwingh, qui n’est pas à la hauteur de ces machinations, se retire. Le 23 juillet 1933, on procède à de nouvelles élections de tous les corps de l’Église. Tous les fidèles votent. L’avant-veille du vote, Adolf Hitler, dans un discours radiodiffusé, a nettement pris parti pour les chrétiens allemands. Le résultat de la propagande nazie ne se fait pas attendre; les chrétiens allemands obtiennent la majorité des deux tiers pour leur liste, Église et Évangile, qui proclame: «Voici notre directive: bâtissez la nouvelle Église du Christ dans l’État nouveau d’Adolf Hitler... Les chrétiens allemands sont les SA de Jésus-Christ. Ils sont tous camarades sur le front du socialisme chrétien et national...» Puis on procéda à l’élection des synodes des Églises régionales, du synode national et enfin, le 1er octobre 1933, de l’évêque du Reich: Ludwig Müller.Dès lors, il y eut deux courants antagonistes au sein des Églises protestantes: celui de Ludwig Müller et des chrétiens allemands, défenseurs et propagandistes du national-socialisme, et celui de la Ligue pastorale de secours avec les pasteurs Martin Niemöller, Meiser, Wurm, Bonhœffer. Müller restera jusqu’au bout fidèle à Adolf Hitler. Son état de santé, puis sa mort le sauveront, après la guerre, des sanctions des tribunaux d’épuration.
Encyclopédie Universelle. 2012.